Synthèse & conclusion
A Vacquières, ce type de démarche a débuté il y a 20 ans. La pollution de la ressource sur ce territoire était d’origine agricole, et la profession s’est mobilisée dès le départ pour réduire la pression phytosanitaire sur le captage. S’il était difficile de savoir à l’avance quels seraient les résultats d’une telle démarche, Vacquières est l’illustration d’une véritable réussite, puisque la qualité de l’eau s’est améliorée de manière rapide et durable, dès les premières actions.
Certaines des raisons qui ont contribué à cette réussite sont très spécifiques du territoire (contexte pédoclimatique, contexte économique, taille de l’aire d’alimentation, collectif de viticulteurs déjà existant) et sont difficilement reproductibles à d’autres captages. Mais l’approche globale et la mise en œuvre de la démarche ont aussi eu un rôle primordial dans ce succès. Ainsi, les facteurs suivants ont été essentiels et peuvent s’appliquer ailleurs :
prendre le temps d’impliquer les acteurs locaux dans la construction d’un programme d’actions pour proposer des actions adaptées aux problématiques du territoire et de ses exploitants, et permettre une meilleure appropriation locale ; laisser les acteurs locaux proposer leur propre projet et voir ensuite quels sont les outils existants pour l’accompagner
faire preuve de diplomatie et d’écoute, en respectant le rythme de chacun, ses motivations et ses possibilités
s’adapter aux contraintes de temps des agriculteurs
créer une dynamique locale, en responsabilisant les acteurs au rôle de chacun dans la protection des ressources, et en s’appuyant éventuellement sur des éléments moteurs du groupe
valoriser les efforts réalisés et les résultats, communiquer positivement sur la démarche et les pratiques agricoles
utiliser les outils financiers à disposition, car ils peuvent servir de leviers à des évolutions de pratiques.
Au-delà des résultats sur la qualité de l’eau, des démarches volontaires comme celles de Vacquières permettent aussi une prise de conscience du collectif. Grâce à la dynamique créée, les échanges se sont multipliés, les pratiques ont évolué plus rapidement, et les exploitants ont encore aujourd’hui la volonté d’anticiper sur les problématiques qui peuvent se poser à eux. Il est important de le souligner car ce type de démarche de protection d’une ressource ne peut fonctionner que si les acteurs locaux se sentent concernés et s’impliquent dans la mise en œuvre d’actions appropriées.
De plus, les démarches captages prioritaires sont apparues dans un contexte sociétal où les préoccupations sur l’impact des produits phytosanitaires sont grandissantes. Les consommateurs s’interrogent sur les pratiques agricoles et attendent un engagement de la part de la profession agricole. De leur côté, les agriculteurs sont les premiers
concernés et sont sensibles à ces questions de santé et d’environnement. Participer à ce type de démarche et faire évoluer leurs pratiques vers des pratiques plus respectueuses leur permet de valoriser leur effort auprès du consommateur, et de mettre en avant leur volonté d’agir.
Le bénéfice est donc multiple. La problématique de pollution de la ressource en eau potable doit être gérée très en amont, grâce à des actions d’animation locale et une implication forte des acteurs agricoles. Il ne s’agit pas juste de traiter l’eau avant de la distribuer au consommateur, mais bien de diminuer, voire de supprimer la pression polluante, et ce de manière durable, afin que la qualité de la
ressource ne soit plus menacée, tout en conservant une agriculture économiquement viable.