Dès le début de la démarche, la profession agricole s’est fortement mobilisée. Les viticulteurs s’interrogeaient déjà sur le travail du sol, à cause de problèmes de compaction des sols Ils ont tout de suite été sensibles à la problématique de qualité des eaux et volontaires pour s’investir dans la protection du captage. En parallèle des actions menées depuis 20 ans par les agriculteurs, un accompagnement (devenu une animation en 2008) a été réalisé par la Chambre d’agriculture pour faire vivre le projet collectif, conseiller les agriculteurs, aider à la contractualisation des MAE, ou encore assurer le suivi technique des exploitations engagées. Il s’agissait de créer une réelle dynamique locale, des échanges, et de favoriser la pérennité des mesures mises en place.
En vingt ans, on peut donc conclure à une réussite en matière d’évolution des pratiques sur le territoire, grâce notamment à cet outil. Les exploitants ont été très sensibles à cette problématique, et très réceptifs, et l’usage des herbicides a fortement diminué, au profit du travail du sol.
Sur ce territoire de près de 700 ha, l’occupation du sol est majoritairement représentée par les espaces naturels (bois et garrigues), ainsi que par les surfaces agricoles (120 ha de vignes). La problématique principale était donc liée à cette activité agricole et plus précisément à l’entretien des sols viticoles. En effet, les molécules retrouvées dans le captage étaient principalement des herbicides, le plan d’actions s’est donc orienté tout de suite vers la mise en place d’itinéraires techniques alternatifs visant à réduire l’utilisation de ces herbicides.
Etape 1 : premiers changements de pratiques
Au départ, il n’existait pas d’outils financiers pour accompagner le changement de pratiques. Les viticulteurs eux-mêmes ont commencé à tester de nouveaux itinéraires techniques, en fonction de leurs propres contraintes économiques et techniques. Les actions mises en place dès la fin des années 90 ont consisté à définir une liste exhaustive d’itinéraires techniques d’entretien du sol possibles, à une échelle très fine (parcellaire, pour tenir compte des contraintes de sol notamment), puis à les tester, et à suivre et accompagner les pratiques des agriculteurs locaux.
Etape 2 : mise en place des MAE
En 2007, des outils financiers (les Mesures Agro-Environnementales ou MAE) ont été proposés pour accompagner non seulement techniquement, mais aussi financièrement, le changement de pratiques lié au désherbage et à l’entretien du sol. Ces MAE sont des contrats passés entre l’exploitant et l’Etat, et fixent un cadre au sein duquel l’exploitant s’engage à faire évoluer ses pratiques sur une certaine durée, en échange d’une contre-partie financière. Un diagnostic préalable d’exploitation permet de proposer les mesures les plus pertinentes à mettre en place, et des bilans sont réalisés annuellement avec les exploitants pour suivre la mise en œuvre et l’impact du changement de pratiques.
• Absence de traitement herbicide sur l’inter-rang (suppression des herbicides dans
• l’inter-rang et mise en place de stratégies d’entretien du sol alternatives)
• Absence de traitement herbicide (suppression des herbicides et mise en place de stratégies d’entretien du sol alternatives)
• Absence de traitement phytosanitaire de synthèse
• Conversion à l’agriculture biologique.
En parallèle, des journées de sensibilisation aux alternatives au désherbage chimique, et des démonstrations de matériel ont été organisées. Les exploitants engagés en MAE ont également suivi une formation à l’appui de la mise en œuvre de ces MAE, qui incluait une journée axée sur le travail du sol (avec démonstration d’outils), et une journée consacrée au réglage des pulvérisateurs et des rampes à désherber.
Etape 3 : pérennisation des MAE et conversion à l’agriculture biologique
L’outil MAE s’est avéré très utile pour encourager le changement de pratiques, le rendre possible, et le pérenniser. Si les objectifs en terme de surface initialement fixés n’ont pas été atteints tout de suite, la superficie viticole contractualisée a augmenté de manière progressive et significative depuis 2007. Aujourd’hui, ce sont 87 hectares de vignes (sur environ 120 ha sur le bassin versant) qui sont engagés en MAEC. Et il est aussi important de souligner que certains exploitants ont fait évoluer leurs pratiques sans engager de MAEC.
De plus, la conversion à l’agriculture biologique faisait initialement partie des mesures proposées, mais elle en est aujourd’hui indépendante. Ce qui n’empêche pas les exploitants de Vacquières, fortement sensibles aux questions environnementales, de se convertir et d’arrêter l’usage des herbicides (3 nouvelles exploitations en conversion bio depuis 2017).