S’appuyer sur le collectif pour proposer des actions innovantes

Les actions partie IV

Favoriser les échanges entre exploitants et dynamiser le collectif

En 2014, un groupe Viticulture Durable a été créé sur Vacquières. Il est ouvert à tous les exploitants du territoire, et a pour objectif d’échanger sur le raisonnement des itinéraires techniques, la protection du vignoble et la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires. Il se réunit en saison viticole (de mars à juillet) tous les 15 jours. Des observations à la vigne sont réalisées, et les participants échangent ensuite avec le conseiller viticole sur les stratégies à mettre en place dans un objectif de réduction des intrants. Un bilan est réalisé en fin de campagne pour revenir sur l’efficacité des stratégies développées, les réussites et les problèmes de chaque participant au cours de la campagne. La majorité des exploitants de Vacquières participent à ce groupe et profitent de ce lieu d’échanges.

Développer les actions en faveur de la biodiversité

Qu’il s’agisse de réduction d’intrants ou de protection des cours d’eau, la thématique de la biodiversité a aussi été abordée à travers diverses actions :

• un appui individuel sur l’entretien des haies naturelles existantes, la mise en place de bandes tampons pour protéger les cours d’eau (travail conjoint avec le CEN pour proposer un programme d’aménagement adapté localement), et la préconisation d’une gestion adaptée des abords de parcelles
• la mise en place d’un GDON (Groupement de Défense contre les Organismes Nuisibles) sur la commune de Vacquières en 2016 pour réduire le nombre de traitements obligatoires (par arrêté préfectoral) contre la cicadelle de la flavescence dorée (la méthode est basée sur l’observation annuelle, et l’adaptation du nombre de traitements en fonction de la pression observée)
• la mise en place de la lutte biologique dès 2016 avec les aides du Conseil départemental de l’Hérault, sur deux secteurs (le Patus et le Fenouillet, soit environ 70 ha). La lutte biologique, ou confusion sexuelle, est une méthode de lutte naturelle (diffuseurs de phéromones) contre la Tordeuse de la grappe, et permet de s’affranchir de certains traitements insecticides. Une dizaine de viticulteurs l’ont mise en place, et l’action va se poursuivre en 2018.

Proposer des formations adaptées aux besoins des exploitants

Avec l’évolution des pratiques, celle des besoins du consommateur ou encore le réchauffement climatique, les viticulteurs s’interrogent sur certains aspects de leur travail, et il leur a été proposé des formations qui peuvent répondre à leurs préoccupations. La dernière en date a été réalisée début 2017, et s’intéressait à la vie biologique des sols et aux couverts végétaux. L’objectif était de montrer l’importance du sol dans la vie de la vigne, et les alternatives qui peuvent exister au désherbage sous le rang. Une quinzaine de viticulteurs (de Vacquières et des alentours) y ont participé.

Suivre les projets d’achat/vente de foncier sur le territoire

De manière anecdotique, une veille foncière a été mise en place sur le territoire, en partenariat avec la SAFER. Elle permet de suivre les projets de ventes et d’acquisition sur le périmètre de l’AAC, et de sensibiliser les futurs acquéreurs à la démarche existante. Très récemment, des parcelles viticoles (environ 30 hectares) ont été mises en vente au nord de l’AAC. La vente n’a pas encore été finalisée, mais elle devrait permettre à quatre jeunes agriculteurs (fils et filles de viticulteurs actuels de Vacquières) de s’installer en viticulture biologique à partir de 2018. Lorsque des ventes ont lieu sur l’AAC, des clauses environnementales peuvent être intégrées aux actes de vente, afin de s’assurer que les acquéreurs auront des pratiques compatibles avec les objectifs de protection de la ressource en eau.