Les risques de pollution de la ressource en eau incluent également les phénomènes de pollutions ponctuelles, qui interviennent par exemple lors de la manipulation des produits phytosanitaires, du remplissage ou du lavage des appareils de traitement. Elles concernent en général une superficie restreinte, et ont fait l’objet de certaines actions spécifiques. Il était important d’y sensibiliser les exploitants et de proposer des solutions pour sécuriser les pratiques et limiter ces risques.
Plusieurs exploitations ont, à leur demande, bénéficié d’un appui technique individuel, ou de conseils sur la gestion du remplissage et du lavage des appareils de traitement. Cela leur a permis d’aménager les sièges d’exploitation pour limiter les pollutions ponctuelles :
• une exploitation a fait l’acquisition d’un matériel Top Incorpo® pour faciliter et sécuriser l’incorporation des produits phytosanitaires, rincer les emballages vides à l’eau claire, et pomper les fonds de cuve dilués pour les réutiliser
• une exploitation a sollicité les conseils de la Chambre d’agriculture pour construire une plateforme phytosanitaire complète (évolution de l’aire de remplissage en aire de lavage)
• trois diagnostics “pollution ponctuelles” ont été réalisés pour mettre en place des aires de lavage et de remplissage individuelles avec système de traitement des effluents phytosanitaires (discussion autour des aménagements existants et des évolutions et solutions techniques possibles). Ils n’ont pas forcément abouti à la construction de cette aire individuelle.
Réglage des appareils de traitement
En 2013, une journée de réglage des appareils de traitement a été organisée pour optimiser la qualité des traitements et sécuriser les pratiques. L’objectif étant de rendre les exploitants autonomes sur le réglage de leurs appareils. Quatre pulvérisateurs et quatre rampes à désherber ont bénéficié de cette session de réglages, ce qui représentait 5 exploitations (et 50% des vignes du territoire).
Un deuxième outil financier est venu accompagner la mise en place des MAE. Il concernait l’achat de matériel, via le Plan Végétal pour l’Environnement (PVE), devenue PCAE (Plan de Compétitivité et d’Adaptation des Exploitations Agricoles) en 2015. Une subvention de 40% était accordée aux agriculteurs pour l’acquisition de matériel neuf répondant à des enjeux de réduction des pollutions par les produits phytosanitaires ou de lutte contre l’érosion (épampreuse mécanique, intercep, cultivateur, gyrobroyeur…). Les exploitants d’un territoire sur lequel une démarche labellisée de protection de la ressource était mise en place étaient prioritaires pour recevoir ces subventions.
Les exploitants du territoire ont ainsi déposé régulièrement des dossiers pour acquérir différents types de matériel de travail du sol, de pulvérisation, ou d’entretien des couverts végétaux. Une bonification à 60% d’aides est même accordée aux exploitants en agriculture biologique, ou ayant contractualisé une MAE. Le dispositif est encore plus utilisé depuis 2015, et le nombre de dossiers déposés chaque année est important. Il permet, par exemple, aux exploitants d’acquérir le matériel dont ils ont besoin dans le cadre d’une conversion à l’agriculture.
Des démonstrations de matériel ont aussi été organisées, comme par exemple pour les interceps en 2013, où plusieurs constructeurs sont venus présenter leurs matériels et en faire une démonstration de fonctionnement sur une parcelle de vigne.