Gilles Pagès
Nom : Gilles Pagès
Exploitation : Mas de Figuier
Superficie : 22 ha de vignes
Lieu : Vacquières
Signes particuliers
Gilles est un sensible et un sentimental. En plus d’être vigneron, il est membre de la commission agricole et de la commission eau à la mairie de Vacquières et très impliqué dans les associations de protection du cours d’eau du Brestalou. Et il garde une certaine nostalgie de son enfance, de l’époque où il pouvait se baigner dans le Brestalou ou y pêcher.
Son propre grand-père avait donné la source du Figuier en 1949 pour alimenter en eau potable la commune de Vacquières, il est donc très sensible à cet enjeu de protection, et très concerné.
Le domaine
Le Mas de Figuier est un domaine familial, qui a déjà vu se succéder quatre générations de vignerons (caves particulières jusqu’à la fin des années 70). Le père de Gilles était lui-même coopérateur pour la cave de Corconne. Et Gilles a toujours souhaité exercer ce métier de vignerons, et voulait vivre à la campagne. Il obtient un BPA en 1982, a le statut d’aide familiale en 1983 (il n’est pas encore installé mais il aide ses parents sur l’exploitation), puis il s’installe en 1984.
Il choisit d’abord un domaine de 17 hectares sur Brouzet les Quissac, où toute la récolte est amenée à la cave coopérative de Corconne. Il possède même un petit élevage de chevaux. Petit à petit, l’envie d’avoir sa propre cave se fait sentir, et il finit par revendre la majorité de ses parcelles et par s’installer en 2001 au Mas de Figuier. Il travaille alors avec son père, puis reprend les parcelles familiales, et en achète de nouvelles en Pic St Loup. Une partie de la vendange reste amenée à la cave coopérative de Corconne.
Sa première ambition n’était pas de monter une cave particulière, mais plusieurs raisons l’y ont amené petit à petit. Il aimait parler du vin, comprendre comment il était fait, suivre les processus de vinification. Il participait à des salons pour la cave de Corconne où il était amené à rencontrer et échanger avec des vignerons d’autres régions. La rémunération en cave coopérative devenait moins intéressante, et il avait diversifié son activité agricole (semences de tournesol et colza) pour payer ses annuités. Il a donc franchi le cap et s’est installé en cave particulière.
Il gère aujourd’hui un domaine de plus de vingt hectares de vignes. Et la relève est d’ores et déjà assurée, puisque son fils Pierre (titulaire de plusieurs diplômes dans le domaine de l’agricole et de l’aéronautique) est actuellement en parcours d’installation avec la Chambre d’agriculture (il vient d’acquérir environ 8ha de parcelles à proximité). Son fils s’installe en bio comme lui, et Gilles a commencé à lui louer certaines de ses parcelles. Etant donné qu’il reste encore à Gilles quelques belles années avant la retraite, ils vont pouvoir travailler ensemble. Il y a deux parties à la cave (et des cuves distinctes), ce qui permettra à Pierre de vinifier de son côté. Pour le matériel, Gilles possède déjà deux interceps, et deux soufreuses donc il pourra en mettre une à disposition de son fils.
Les pratiques
Lorsque la démarche de reconquête de la ressource en eau est lancée en 1997, Gilles est déjà fortement sensibilisé aux enjeux environnementaux, et il est l’un des premiers à mettre en place un CTE (contrat territorial d’exploitation) pour faire évoluer ses pratiques. Au fil des années, sa prise de conscience de l’environnement, la problématique du captage de Vacquières, et sa volonté de faire une agriculture plus raisonnée et plus saine, grandissent, et c’est assez naturellement qu’il se convertit à l’agriculture biologique en 2009.
S’il a quelques appréhensions au départ, car le passage en bio nécessite d’être encore plus vigilant sur les traitements phytosanitaires, il est au final très satisfait des bons résultats qu’il obtient sur la protection de son vignoble, car il anticipe et réalise ses traitements aux moments les plus opportuns.
Le fait d’être bio ne l’empêche pas non plus de questionner régulièrement ses pratiques, et de continuer à vouloir s’améliorer. Il pense notamment qu’il y a encore des améliorations à faire sur l’utilisation des interceps, qui ont tendance à abîmer un peu les vignes. Et il veut être plus pointu sur l’application de la pulvérisation, même si aujourd’hui il ne traite que lorsque les conditions sont optimales. Mais il réfléchit à l’acquisition d’un matériel avec panneaux récupérateurs qui permettrait de limiter plus la dérive des produits. Il se questionne aussi sur le changement climatique, qu’il va falloir prendre en considération, et sur l’irrigation et les bienfaits possibles pour la vigne.
Sur la thématique de l’enherbement des vignes, Gilles estime que dans la région, l’enherbement constitue une trop grosse concurrence hydrique pour la vigne. Il a tenté l’expérience en 2017, mais il a eu des difficultés à gérer ce phénomène de concurrence et ne le refera pas. Seules les zones potentielles de ravinement sont laissées enherbées pour stabiliser les sols.
Lorsque la démarche de reconquête de la ressource en eau est lancée en 1997, Gilles est déjà fortement sensibilisé aux enjeux environnementaux : il est l’un des premiers à mettre en place un CTE (contrat territorial d’exploitation) pour faire évoluer ses pratiques. Au fil des années, sa prise de conscience de l’environnement, sa volonté de faire une agriculture plus raisonnée et plus saine grandissent, et c’est assez naturellement qu’il se convertit à l’agriculture biologique en 2009.
S’il a quelques appréhensions au départ, car le passage en bio nécessite d’être encore plus vigilant sur les traitements phytosanitaires, il est au final très satisfait des bons résultats qu’il obtient sur la protection de son vignoble, car il anticipe et réalise ses traitements aux moments les plus opportuns.
La commercialisation
Actuellement, il produit presque exclusivement des vins en bouteille (un peu de BIB), avec principalement des vins d’AOP (Languedoc à 60% et Pic St Loup à 15%), ainsi que des vins en IGP Pays d’Oc. Il vend en direct via les salons auxquels il participe, ou aux circuits de cavistes et de restauration. Il vend aussi un peu en Europe, ainsi que dans des pays comme l’Australie ou la Nouvelle Calédonie. Il aimerait développer un peu ses ventes, notamment le Pic St Loup qui offre une bonne valorisation, et peut-être lancer des grandes cuvées pour valoriser la notoriété du domaine.
Ses vins représentent bien le terroir, son climat, son relief, ses cépages caractéristiques. Passionné de vin, et convaincu que le vin ne doit être que du plaisir, il travaille ses vignes avec amour pour retrouver ce terroir exceptionnel dans ses vins. Ce sont des vins qui ont de vraies valeurs, aromatiques, intenses, et qui se gardent. Ils sont aussi maintenant reconnus par des grands chefs ou des journalistes renommés.

Ce qu’il pense de la démarche captage
Gilles est aussi très impliqué à la mairie de Vacquières, où il fait partie de la commission agricole et de la commission eau. Il s’implique dans les associations de protection du Brestalou (notamment contre les projets de barrage sur le Vidourle).
Il a un gîte sur le domaine, et c’est son fils qui va en reprendre l’activité. Il lui reste aussi une partie d’un mas qui pourra être rénové pour faire de nouveaux gîtes à l’avenir.
Nos vins en trois mots
Pour Gilles, le vin doit rester un plaisir. Et il sait l’importance et la qualité du terroir sur lequel il cultive ses vignes. Les travailler avec amour lui permet de retrouver ce terroir exceptionnel dans ses vins, aromatiques et intenses.