Le domaine

Contrairement à beaucoup d’autres vignerons de Vacquières, Olivier n’est pas un local. Sa famille est originaire de Haute-Savoie, et sa mère est aussi issue d’une famille de viticulteurs près de Toulon. Ses parents possédaient des maisons d’enfants en Haute-Savoie, qui accueillaient en période scolaire des enfants en difficulté, et servaient de centre d’accueil et d’activités pendant les vacances.
Alors qu’ils se rendaient en Espagne en famille, ils font étape à Montpellier et prennent connaissance de la vente d’un domaine sur Vacquières. C’est de cette manière qu’il y arrive donc, au début des années 80, quand son père décide d’acheter ce domaine du Fenouillet, situé autour du captage en eau potable. Olivier ne se destinait pas forcément à la viticulture, même s’il avait déjà fait quelques stages sur un domaine. Il était à l’époque titulaire d’un BTA en sylviculture. Quand le Fenouillet est revendu en 1998, il décide quand même de s’installer, seul, et achète alors des parcelles à Vacquières et à Corconne.

ces deux activités, et il se recentre donc sur la vigne. Il réalise alors sa première vinification et mise en bouteille sur le domaine. Un nouveau chai sera lui construit en 2013. Aujourd’hui, près d’une quinzaine de personnes travaillent sur le domaine.

Les pratiques

Au départ, Olivier amène toute sa vendange à la cave coopérative de Corconne. Mais il s’interroge assez vite sur ses pratiques, sur la qualité des raisins et sur l’idée de faire sa propre cave. Ce sont ses enfants qui vont le décider à franchir le cap, car ils pourraient être intéressés pour reprendre à terme le domaine, s’il s’agit d’une cave particulière. Olivier construit donc sa cave en 2013 et y fait sa première vinification. Si aujourd’hui, une partie de la récolte reste amenée à la cave de Corconne, il souhaite à terme tout vinifier sur place.

Concernant ses pratiques, la problématique du captage lui avait fait prendre conscience des risques pour l’environnement, et il avait déjà arrêté les herbicides sur les vignes du secteur du Patus. Il savait qu’un jour, il serait amené à se convertir à l’agriculture biologique, mais il ne possédait pas le matériel approprié et il a procédé par étapes. En 2017, il a franchi ce cap et a débuté sa conversion. Il n’est pas inquiet de ce changement de pratiques et il sait qu’avec une bonne organisation, il pourra maitriser la gestion de son vignoble. Il accepte aussi qu’en passant en bio, il lui faudra gérer la repousse de l’herbe et des adventices sur ses parcelles.

Aujourd’hui, il agrandit sa cave, car son fils Maxence a récupéré des parcelles (environ 6 hectares) lors d’une vente récente sur le secteur, et va s’installer à Vacquières. Il utilisera la cave actuelle d’Olivier, et Olivier utilisera la cave qu’il se fait construire. Il s’est fixé un objectif de production de 20 000 à 25 000 bouteilles par an, et veut notamment s’appuyer sur ses vins en AOP Pic St Loup pour développer la notoriété de son domaine. Il n’a pas l’ambition d’agrandir son domaine, car il souhaite pouvoir bien vivre de son métier tout en gardant une certaine qualité de vie.

La commercialisation

Olivier se souvient des premiers salons où il allait vendre ses vins en Haute-Savoie et de la concurrence des autres régions. Petit à petit, il a su valoriser sa production et se créer un pool de clients fidèles, ce qui lui permet aujourd’hui de très bien se positionner sur ces salons et de développer aussi ses ventes au caveau.
Avec beaucoup d’humour, Olivier explique que ses vins lui ressemblent, ils sont ronds et gras, avec de jolis arômes fruités. Perfectionniste, il essaie de faire encore mieux chaque année pour obtenir l’équilibre parfait dans ses cuvées.