Elisabeth Villeneuve
Nom : Élisabeth Villeneuve
Superficie : une parcelle de vigne de 0,5 ha
Lieu : Vacquières
Autres signes particuliers
Avec moins d’un hectare, Elisabeth n’a pas de statut agricole à proprement parler, même si elle est exploitante et qu’elle continue à s’informer et à se former sur la vigne et le vin. Elle aurait aimé pouvoir s’agrandir un peu à l’avenir, mais étant seule à réaliser les tâches physiques, la charge de travail est déjà importante et elle ne peut pas augmenter trop ses surfaces.
L’exploitation
A Vacquières, il y a aussi des femmes qui exercent ce métier de vigneron. Elisabeth a suivi une formation d’infirmière, un métier qu’elle a exercé dix ans à Toulouse. Jusqu’à ce qu’avec son mari, en 1984, ils achètent un petit bistrot à Rennes qu’elle transforme en bar à vins renommé. Baptisé le Nabuchodonosor, ce bar à vins avec ses tables en marbre rouge est un pionnier, et attire une clientèle très diversifiée. Pendant 25 ans, jusqu’à ce qu’elle revende en 2009, elle prend ainsi beaucoup de plaisir à faire découvrir à sa clientèle des vins de qualité qui viennent de la France entière. L’établissement est d’ailleurs toujours un bar à vins aujourd’hui, avec ce même état d’esprit.
Déjà passionnée par le vin, elle possède un diplôme en dégustation, c’est une rencontre avec un vigneron en biodynamie, qui la fait tomber amoureuse du travail à la vigne. Il lui propose de faire les vendanges, de voir comme il taille ou il épampre, et c’est un déclic. Et quand une parcelle de vigne est justement mise en vente à Vacquières, elle saisit l’occasion, et en devient propriétaire en 2013. Elle voit cette opportunité comme un privilège, qui lui permet d’exercer une véritable passion, et comme une manière de boucler la boucle.
Exercer ce nouveau métier n’est pas sa principale source de revenus, et elle apprécie le fait de pouvoir prendre des risques. Son intégration au sein du tissu viticole de Vacquières se fait très naturellement, elle apportant son expérience atypique et ses convictions, et les vignerons déjà présents n’hésitant pas à l’aider et à la conseiller.
Les pratiques
Si elle continue à partager son temps entre Vacquières et la Bretagne, quand elle s’installe, Elisabeth sait ce qu’elle veut : ça sera en agriculture biologique. Elle est très sensible aux questions de santé et d’environnement, proche de la nature, et veut utiliser le moins de produits possible, donc pour elle, c’est une évidence. Sur sa parcelle d’un demi-hectare de Cabernet Sauvignon, presque tout est fait à la main : la taille, le labour une fois par an au printemps, les traitements à la machine à dos, et la vendange. Il n’y a quasiment jamais eu de problèmes de maladies sur les vignes, et les raisins sont toujours très sains. Elle essaie de ne pas trop retourner les sols, et a même déjà semé de l’orge à l’hiver, qu’elle fauche ensuite à l’été suivant. Depuis 2015, elle s’est même mise à la biodynamie, et continue à en découvrir les pratiques par des stages, des rencontres avec des vignerons ou des participations à des congrès.
Elisabeth a une pratique particulière pour la taille : elle pratique une taille douce et non mutilante, la taille dite « Poussard ». C’est une pratique qu’elle a mise en œuvre depuis 3 ans, après avoir eu beaucoup de mortalité sur sa vigne. Cette taille tient compte du flux de la sève pour éviter les plaies au pied de vigne.
Elle s’est aussi aménagée une petite cave, quelques cuves et une barrique, ce qui lui permet de faire entre 800 et 1000 bouteilles par an en moyenne. Elle y teste différents processus, comme par exemple la macération carbonique des vins. Pour Elisabeth, travailler dans sa vigne ou dans sa cave doit rester un plaisir, et ses enfants sont fiers de ce qu’elle a accompli et viennent lui donner un coup de main à l’occasion.
La commercialisation
Elle élabore une cuvée, un vin de France, qu’elle commercialise ensuite auprès de sa famille, d’amis ou sur quelques salons locaux et en Bretagne. Un caviste qui en est fan le distribue à Marseille. Elle n’a pas trouvé de nom de domaine car elle estime que ce n’en est pas un, mais elle a baptisé sa cuvée la Robe Pourpre. C’est un vin à son image, un vin qui a de la douceur, mais aussi puissant, charpenté, et qui a du caractère. C’est le genre de vin auquel on se laisse facilement aller, et qui ne laisse pas indifférent.
Ce qu’elle pense de la démarche captage
La démarche apporte de la cohésion au groupe de viticulteurs, et a permis à plusieurs de franchir le cap de la conversion à l’agriculture biologique, ce qui est très positif.
Nos vins en trois mots
Sa cuvée, la Robe Pourpre, est à son image. Un vin doux, mais aussi puissant, charpenté, et qui a du caractère. C’est le genre de vin auquel on se laisse facilement aller, et qui ne laisse pas indifférent.